From price stability to climate stabilization?
The political economy of green central banking
under the supervision of Pr. Laurence Scialom
- 🇫🇷 - Ma thèse de doctorat porte sur un phénomène récent à la diffusion rapide, mais qui cache néanmoins une grande variété : l'intégration par les banquiers centraux des questions liées au changement climatique et à l'environnement. Pour ce faire, je m'appuie sur différentes approches afin de comprendre ce qui pousse (certaines) banques centrales à s'intéresser à cette question, pourquoi elles le font et comment. Ce travail est composé de quatre chapitres principaux : le premier à dominante théorique, les deux suivants empiriques, et le quatrième plus normatif. Tous les chapitres ont été conçus comme des travaux de recherche autonomes, et trois d'entre eux sont basés sur un travail collectif avec des co-auteurs, auxquels je suis redevable. La thèse, entièrement rédigée en anglais est disponible en accès libre, et il existe également un résumé long en français, tandis que cette contribution dans AOC résumé quelques unes des idées avancées dans le manuscrit.
Dans le premier chapitre, nous examinons comment le cadre institutionnel dans lequel s'inscrivent les banques centrales détermine la manière dont elles intègrent les questions liées au climat, mais aussi comment leurs réponses à ce défi pourraient contribuer à modifier ce cadre. Ainsi, si les banques centrales occidentales indépendantes bénéficient à première vue d'une latitude limitée pour intégrer ces préoccupations, l'inaction des autorités politiques et les dynamiques climatiques de plus en plus disruptives pourraient bien les pousser à adopter de nouveaux rôles... qui pourraient finalement devenir une nouvelle normalité. Ce chapitre est le résultat d'un travail conjoint avec Emanuele Campiglio et Moritz Baer, publié dans la revue Ecological Economics (2021).
Dans le deuxième chapitre, nous examinons le cas de la Banque Centrale Européenne (BCE) et son intégration étonnamment rapide du changement climatique. Grâce à la combinaison d'entretiens semi-structurés et d'une étude qualitative des documents de la BCE, des discours et des réponses des députés européens concernant le changement climatique, je retrace la manière dont cette question a progressé dans l'agenda de l'institution. Si le changement climatique a réussi à devenir une préoccupation majeure, la manière dont il doit être abordé reste divisée, caractérisée par des points de vue antagonistes concernant le rôle que les banques centrales devraient jouer dans la transition vers une économie à faible émission de carbone. Ce chapitre a reçu le prix 2022 Herbert Simon pour le meilleur article d'un jeune économiste à la conférence de l'EAEPE, et a ensuite été publié dans New Political Economy (2023).
Dans le troisième chapitre, nous nous détachons du cas européen afin d'étudier l'essor de la question climatique chez les banquiers centraux tout autour du monde. À l'aide d'une base de données originale de plus de 31 000 discours récupérés par le biais d'un ratissage systématique du web et d'un travail d'archivage occasionnel, nous (i) documentons la montée en puissance différenciée du thème du climat dans les discours des banques centrales, (ii) explorons les différentes manières dont ce thème est abordé, et (iii) tentons de comprendre les déterminants de ce traitement par un travail économétrique exploratoire. Ce travail a été réalisé en collaboration avec Emanuele Campiglio et Davide Romelli et doit être publié sous forme de document de travail avant la fin de 2023.
Dans le quatrième chapitre, nous discutons de la pertinence du haut niveau d'indépendance qui caractérise la plupart des banques centrales modernes. Après avoir rappelé le caractère contingent de cet arrangement institutionnel et son inadéquation croissante avec les pratiques contemporaines des banques centrales, nous explorons les différentes pistes de réforme évoquées dans la littérature pour tenter d'atténuer l'écart croissant entre le cadre juridique et les pratiques effectives. Ce chapitre est basé sur un travail réalisé avec Laurence Scialom et Gaëtan Le Quang pour lequel seule une version de travail préliminaire existe en ligne.
- 🇬🇧 - My PhD thesis focuses on a recent and rapidly spreading, but highly diverse phenomenon: the integration of climate and environemntal issues by central bankers. To do so, I draw from different approaches in order to understand what drives (some) central banks to embrace this issue, why they do so and how. This work is composed of four main chapters: the first is more theoretical, the next two more empirical, and the fourth more normative. All chapters have been conceived as stand-alone research pieces, and three of them are based on collective work with co-authors, to whom I am indebted. The manuscript of the thesis is available in open access here.
In the first chapter, we look at how the institutional framework in which central banks are embedded determines the way they integrate climate-related issues, but also how their responses to this challenge could contribute to altering this framework. Thus, while independent western central banks may at first glance benefit from limited latitude to incorporate such concerns, political authorities’ inaction and increasingly disruptive climate dynamics may well push them to adopt new roles… which may ultimately become a new normal. This chapter is the result of joint work with Emanuele Campiglio and Moritz Baer, published in Ecological Economics (2021).
In the second chapter, we examine the case of the European Central Bank (ECB) and its surprisingly swift integration of climate change. Through a combination of semi-structured interviews and a qualitative study of the ECB's documents, speeches, and answers to European Parliamentarians regarding the climate challenge, I retrace how this issue moved up the institution's agenda. While climate change has successfully become a mainstream concern, the way in which it should be tackled remains divisive, characterized by antagonistic views regarding the role central banks should play in the low-carbon transition. This chapter recieved the 2022 Herbert Simon award for the best paper by a young economist at the EAEPE Conference and was later published in New Political Economy (2023).
In the third chapter, we depart from our European focus to investigate central banks' communication on climate-related matters on a global scale. Using an original database of more than 31,000 speeches retrieved through systematic web-scrapping and occasional archival work, we (i) document the differentiated rise of climate-related topic in central bank speeches, (ii) explore the various ways in which this topic is addressed, and (iii) attempt to understand the determinants of this treatment through exploratory econometric work. This work was done in collaboration with Emanuele Campiglio and Davide Romelli and is to be published as a working paper before the end of 2023.
In the fourth chapter, we discuss the suitability of the high level of independence that characterizes most modern central banks. After recalling the contingent nature of this institutional arrangement and its increasing mismatch with contemporary central banking practices, we explore the different avenues of reform discussed in the literature to try to mitigate the growing gap between the legal framework and actual practices. This chapter draws from a work with Laurence Scialom and Gaëtan Le Quang for which only a preliminary draft in english is available.